Oradour-sur-Glane

Arrêt, lors de mon retour, à Oradour-sur-Glane, ce village où le 10 Juin 1944 les nazis exécutèrent 642 civils, femmes, hommes et enfants.
Le grand journaliste Frédéric Pottecher a eu cette phrase si juste après s'être recueilli sur les lieux : Oradour, c'est ce silence terrible qui m'étreint, parfois, les soirs d'été, quand il fait si bon vivre ...
Il est si vrai qu'il faille trouver équilibre entre horreur, douleur, et bonheur quotidien.
La France a oublié ces années de guerres pourtant récentes qui avaient fait que le seul fait d'être en paix suffisait au bonheur.
Ce 10 Juin 1944, Denise Bardet jeune institutrice à Oradour-sur-Glane devait fêter son 24ème anniversaire.
Ses cahiers (son confident écrit elle) ont été retrouvés. J'en reprends trois phrases écrites en 1941 :
Il ne faut pas confondre la barbarie nazie et l'Allemagne.
Nous mettions tout notre amour-propre à faire une lettre bien faite.
Le signe de l'amitié c'est de dire la vérité et de l'entendre.
La première phrase nous résume le chemin qui a guidé les pères fondateurs de l'Europe, en pleine période de haine ouverte. Et nous ? Nous avons dit non à la poursuite de cette Europe sur la base d'informations souvent erronées.
La seconde phrase témoigne de la foi de ces institutrices et instituteurs, et du désir d'alors des élèves de s'instruire.
Et nous ? L'assistanat, le miroir aux alouettes de la réussite sans effort, la peur réelle d'un monde en mutation économique nous poussent à ne plus avoir cette même soif d'instruction, pourtant si nécessaire à la compréhension de notre quotidien et de la vie en commun. Cela devrait nous conduire souvent à fermer la télévision et lire plus ...
La troisième phrase se suffit à elle-même, non ?
Aujourd'hui, des affrontements violents se produisent à tout propos (parfois même sans propos si l'on pense aux casseurs) ... Qu'il est difficile de progresser.