Un urbaniste en chef

Le Villers des Infos de février nous livre le point de vue de Monsieur Gervais sur l'étude d'urbanisme concernant le futur quartier des portes du Valois. Etude réalisée par le cabinet d'urbanisme Expertise Urbaine.
Elle fait suite au Projet d'Aménagement de Développement Durable (PADD) que nous avions élaboré dans le cadre du Plan Local d'Urbanisme, et lui reste totalement fidèle. Monsieur Gervais avait alors approuvé cette étude.

Pour ma part j'approuve cette étude commandée par la mairie actuelle, à quelques réserves mineures près (orientations des maisons majoritairement Est/Ouest alors que Nord/Sud permet de plus fortes économies d'énergie et un meilleur confort, plus 2 ou 3 bricoles).
Elle respecte la loi SRU et correspond aux critères actuels de l'évolution de l'urbanisme péri-urbain.
Elle prend en compte l'environnement et le cadre de vie.
Cette étude est un avant-projet, c'est-à-dire qu'elle définit ce qu'on appelle un parti d'aménagement (les grands principes), mais qu'elle n'en est pas encore au stade définitif de l'exécution. Loin s'en faut. 
Elle permet de définir des budgets prévisionnels et d'indiquer aux futurs aménageurs le cadre de leurs interventions. Le budget (c'est une habitude de notre maire actuel) n'a pas été abordé.

Sur cette base, Monsieur Gervais, devenu pour l'occasion urbaniste en chef, nous livre ses premières impressions. Grande première, car il ne l'avait pas fait lors de la présentation aux élus.
Il doit se dire que c'est une bonne occasion d'égratigner, et le maire actuel dont il avait voté le budget, et le maire précédent dont il préparait les budgets, avant de retourner sa veste dans les 2 cas. Etre Gervaitiste n'est pas facile à suivre ...

La difficulté de l'urbanisme, qui est une discipline essentiellement pluridisciplinaire, est d'avoir à gérer une foultitude de contraintes et de devoir apporter des réponses synthétiques.
Il faut savoir hiérarchiser et porter un regard prospectif, sans se bloquer sur les détails. Bref, ne pas se retrouver tel l'imbécile à qui l'on montre la lune du doigt, et qui ne voit que le doigt.
Voyons l'analyse critique de Monsieur Gervais ... qui n'en est pas encore aux propositions.

Les mares et les grenouilles : les eaux pluviales sont rejetées sur le terrain pour ne pas surcharger la station d'épuration et permettre une reconstitution naturelle des nappes phréatiques. C'est déjà le cas des nouvelles maisons à Villers depuis notre mandat, ou du Carrefour Market (voyez les légers fossés le long de la route d'accès). Toutes les villes pratiquent maintenant cela. Dans les grands quartiers, des plans d'eau sont aménagés et des grenouilles peuvent y venir. Il y en a à Beauvais ou à Amiens entre autres, qui ne sont pourtant pas des villes de brousse.
Quelle belle vision prospective de l'aménagement de réduire les problèmes d'assainissement à l'évocation de grenouilles ...

Les maisons alignées comme dans le Nord : Monsieur Gervais puise ses seules références architecturales dans les Ch'tis. L'évocation des corons (conception abandonnée depuis un siècle) est choisie pour affoler les cotteréziens, mais des maisons alignées ... ça s'appelle une rue. Et une ville est constituée de rues.

Les rues étroites : ce sont les rues secondaires sans trottoirs, tout simplement parce que l'on sait que les trottoirs sont envahis par les voitures. Mais le projet prévoit des sentes protégées bien plus sécuritaires pour les piétons et les enfants. Une grande difficulté de l'aménagement reste la cohabitation entre les voitures et les piétons. Vitesse et stationnement sont le principal souci des riverains, non ?
Evidemment certains préfèrent laisser l'usage des jambes à ceux qui n'ont pas de belles limousines.

Les collectifs : c'est l'obligation de densification imposée par la loi SRU (trop long à expliquer ici, mais je me tiens à votre disposition).
Des projets se sont déjà fait interdire par les préfets en Seine et Marne ou dans l'Oise par exemple, car ils n'économisaient pas assez l'espace du territoire.
La densification est en effet une obligation économique et environnementale, mais elle n'enrichit pas plus le promoteur pour cela, car c'est la commune, dans ce type d'opération d'urbanisme, qui doit supporter les nombreux frais d'aménagement (c'est d'ailleurs bien tout le problème posé aux villes pour construire ces nouvelles zones environnementales).
C'est dommage, mais tout le monde ne peut pas se loger dans une somptueuse demeure comme doit l'être celle de notre nouvel urbaniste en chef..

Monsieur Gervais, voulant être méchant avec moi s'embrouille totalement : il tente de faire croire que j'étais l'auteur d'un projet appelé "Bois Guillaume" et que le nouveau projet n'en serait que la reprise (*).
Le cabinet d'architectes où j'exerce n'a évidemment jamais fait un projet pour la ville lorsque j'étais maire.
De plus il s'agit d'un projet d'urbanisme, pas d'architecture. Les disciplines sont cousines, mais ce ne sont pas les mêmes.

Le premier projet fait sur cette zone avait été réalisé sous mon mandat par le bureau d'études Sorepa pour préfigurer les orientations d'aménagement (le PADD dont j'ai parlé plus haut).
Monsieur Gervais avait d'ailleurs déjà tenté lors des dernières élections de faire croire que j'avais travaillé pour la ville en étant maire, et que j'avais réalisé le projet de la place Mouflier, sachant pertinemment que c'était l'oeuvre du bureau d'études Atelier du Paysage.
Le maire actuel avait également tenté la manoeuvre en conseil municipal, mais je l'avais menacé d'un procès.
Cela vaut également pour Monsieur Gervais s'il persistait dans cette voie.

Enfin, et c'est trop drôle : Bois-Guillaume n'est pas le nom d'un projet, mais le nom d'une ville près de Rouen.
Assez éloignée du Pirée il est vrai  (le singe, prétentieux inculte, prend le Pirée pour un homme dans le Singe et le Dauphin de La Fontaine)
J'ai parlé à plusieurs reprises du quartier situé Bois-Guillaume, mais aussi d'autres quartiers nouveaux (des photos sont visibles sur ce blog) à la suite de visites professionnelles faites en France ou à l'étranger.
Ces nouveaux quartiers qui allient écologie, environnement propre et cadre de vie sont appréciés.
Les gens y vivent heureux. C'est peut-être un détail sans importance pour Monsieur Gervais ...
Qui plus est, ces quartiers sont reconnus, et draînent de nombreux visiteurs. La région du Voralberg par exemple, ou un quartier de Bruxelles sont devenus des lieux touristiques. Faut-il en plus cracher sur le tourisme ?
Le tout petit quartier de Bruxelles reçoit plus de visiteurs que le Château François 1er et le musée Alexandre Dumas ... 

(*) c'était vraiment ma fête dans ce Villers des Infos. On y fait écrire à Madame Radet qu'aucune étude n'avait été faite sur ce quartier depuis 1993, dans l'intention habituelle du maire de faire croire que rien ne s'est passé entre les mandats de MM Bouaziz et Pruski.