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Le blog de Renaud BELLIERE
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14 février 2012

Riche et beau

La profusion des nouveaux textes régissant le bâtiment est ahurissante.
Tous ces règlements partent d'un bon sentiment, mais font exploser les prix de la construction alors que tant de gens sont mal logés. On vient encore de le constater avec cette période de grand froid.
Les professionnels et même les législateurs le reconnaissent, l'avalanche réglementaire va trop vite et fait exploser les prix ... et réduit donc le nombre de mise en chantier de nouveaux logements.
Il faut être riche et beau pour se loger (ces nouveaux règlements ont fait augmenter le coût de construction d'environ 15 % en 2 ou 3 ans).
Aujourd'hui, sauf pouvoir se faire construire une maison individuelle pour soi même, le respect de la règlementation sur l'accessibilité, poussée à son paroxysme, fait exploser les surfaces de circulation et réduire les surfaces de vie de 100 % des logements.
On finit par vivre, dans tous les nouveaux logements, dans une salle de bains-WC aussi grande qu'une chambre, dans des couloirs dans lesquels on peut jouer au foot, et coincer les enfants dans des réduits.
D'autant que pour compenser les coûts supplémentaires, on réduit les surfaces globales des logements.

Une dernière idée vient de sortir :
les textes disent que dans les parties communes ou accessibles au public, les marches des escaliers doivent être contrastées ainsi que les portes (pour les mal voyants). 

Le ministère a dégainé et déconseille le mariage du gris et du beige, mais est très favorable au beige et au rouge (ou vert ou violet).
Au bleu et au jaune, mais pas au rose et vert. Quel goût exquis.
Sans compter les interrupteurs dont la couleur doit contraster avec celle des murs, etc ...
Voilà qui est très tendance. 
J'ai peur qu'on finisse par interdire les tableaux peu colorés dans les musées dont les murs sont toujours blancs.
Quant aux statues en marbre de Carrare ...
Voilà une directive qui a certainement mobilisé de nombreuses personnes et qui méritait bien une publication ministérielle.

Bien que non spécifiquement inscrit dans les textes, certains commencent à dire qu'il faudrait pouvoir manoeuvrer un brancard allongé dans les logements.
On arriverait à des couloirs de 1,49 m de large selon une étude scientifique (vraisemblablement basée sur des brancardiers standardisés d'1,75 m et 75 kg).
Faut dire qu'on en est à 1,20 m de largeur de couloir car il faut que la poignée de porte soit à 40 cm du mur perpendiculaire. 
Je parais être sans coeur, mais franchement, les pompiers se débrouillent très bien avec des brancards-coquilles pour les incliner légèrement. Je n'ai pas d'exemple de personne restée bloquée chez elle.
Doit-on interdire les grandes échelles des pompiers et les obliger à utiliser des nacelles pour permettre une évacuation strictement horizontale des personnes ?
Fait-on notre bonheur à vouloir une société policée, ultra sécurisée ? 
A t'on encore le droit de choisir ses couleurs ?
Sommes-nous monstrueux en refusant d'aller trop loin dans la surenchère ?
A t'on les moyens de nos désirs ?

En revanche, ne pas réaliser une petite pente à l'entrée d'un magasin, réduire la largeur d'un trottoir qui empêche poussette ou fauteuil roulant de passer, ou stationner sa voiture sur un trottoir est inexcusable et à tout dire non citoyen
(non-citoyen = euphémisme pour grossier ou mal-élevé)

Je pense aux mal logés qui se contenteraient d'avoir un logement chauffé, normalement conçu pour une accessibilité facile, sans surenchère.

Quant aux nouvelles règles thermiques, elles vont dans le bon sens, mais il ne faudra quand même pas oublier d'ouvrir sa fenêtre 10 minutes chaque matin.
Évidemment, le calcul théorique de consommation sera faussé, mais vous éviterez asthme et allergies aux acariens.
Mais à cela, les théoriciens y pensent peu.
 

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Commentaires
C
"Les connaisseurs distinguent surtout dans le même homme le temps où son goût était formé, celui où il acquit sa perfection, celui où il tomba en décadence."<br /> <br /> <br /> <br /> "Le malheur est que, quand on prononce cette vérité, on révolte la nation entière dont on parle, comme on cabre un homme de mauvais goût lorsqu'on veut le ramener." Tout ceci me fait d'ailleurs penser à quelqu'un...<br /> <br /> <br /> <br /> "Le mieux est donc d'attendre que le temps et l'exemple instruisent une nation qui pèche par le goût. " <br /> <br /> <br /> <br /> Monsieut VOLTAIRE
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