Ecoutons les socialistes
Les socialistes ? En tout cas, l'un d'eux, le président de la Cour des comptes, Didier Migaud.
Le rapport annuel de cette Cour est une bonne source d'idées pour cette campagne qui ne devient pas violente comme on peut le lire, mais dangereusement démagogique. Dérive normale quand on sait que la stratégie de communication des candidats repose non pas sur les convictions politiques, mais sur les résultats des sondages d'opinion.
Il faut évidemment rétablir l'équilibre des comptes, réduire la dette.
On le sait depuis 5 ans et plus, Bayrou en avait même fait son thème de campagne lors de la précédente campagne.
On l'oublie à nouveau en cette fin de campagne. Dommage, d'autant que la Cour souligne que la France n'est pas sortie de la zone dangereuse.
Rétablir les comptes, oui mais en agissant plus sur les économies que sur les taxations, car l'impôt a ses limites.
Et la Cour des comptes permet d'esquisser des possibilités d'économie si on lit bien :
France télévision coûte bien cher, les agents publics de Nouvelle Calédonie prennent leur retraite à 50 ans, le régime particulier des 100.000 intermittents du spectacle coûte presque le tiers du chômage pour 3 % de demandeurs d'emploi, les ouvriers du ministère de la défense sont payés plus que leurs autres collègues, les sous-préfectures sont ruineuses ...
Tout cela provient de multiples pansements posés ça et là au cours des ans pour éviter des conflits.
N'oublions pas au passage le coût de fonctionnement de l'Assemblée nationale et du Sénat.
Le député Dosière surveille l'Elysée, c'est bien, mais il devrait étendre son analyse aux deux assemblées, élus et personnel inclus.
Ne sacrifions pas dans l'année ces avantages, ce serait injuste, mais programmons un retour à l'équité sur une génération et évitons de créer de nouvelles niches.
Nouvelles niches de dépense ? C'est pourtant cela qui se promet en ce moment, car il paraît impossible de parler de la vraie rigueur à un peuple qui reste persuadé qu'un candidat doit faire rêver et gommer tous ses soucis d'un coup de baguette magique.
On cite souvent l'Allemagne. Nos voisins, bien que plus nombreux que nous, dépensent 165 milliards d'euros de moins pour le fonctionnement des services publics.