L'oligarchie des incapables
Ce livre co-écrit par Sophie Coignard et Romain Guibert (chez Albin Michel) n'est pas un monument de littérature. On le sent écrit un peu vite.
Mais peu importe la forme et considérons le fond.
On y comprend que l'argent roi est une des valeurs les mieux partagées du pouvoir. Ca n'est pas nouveau.
Mais si les pays nordiques, ou l'Allemagne (notre super modèle actuel) savent échapper à cela, la France reste quant à elle très latine.
Pouvoir des énarques inspecteurs des finances qui tour à tour contrôlent les finances ou les dirigent, passant du public au privé, et vice-versa. Pouvoir des élus qui adorent être avocats d'affaire par exemple, etc ...
Pouvoir des grands patrons qui, tous réunis au sein des conseils d'administration, se votent entre eux ces fameuses augmentations sans guère de contrôle, ...
Quand on lit le nombre de patrons débarqués pour avoir fait perdre des tonnes d'argent aussitôt réembauchés ailleurs ...
Quant on lit le nombre de projets irréalistes financés par la Caisse des dépôts sous pression des gouvernants qui ne refusent rien à des amis.
Un petit cénacle qui verrouille tout.
Il serait amusant, si ce n'était révoltant, de voir qu'il suffirait pour nos dirigeants de faire respecter les lois pour éviter ces transferts du public vers le privé pour déjà moraliser en partie les "affaires".
Pas la peine de promettre une irréaliste taxation à 75 % des hauts revenus, le simple respect de certaines lois calmerait et moraliserait déjà le jeu.
Mais mieux vaut désigner médiatiquement quelques têtes que de tout révolutionner.
Il suffirait de rendre certains marchés publics transparents pour moraliser quelques opérations qui défrayent la chronique.
Mais rassurons nous, l'alternance ne changera rien.
Rien à voir avec ce livre, mais que penser de l'annonce irréaliste de taxer à 75 % les hauts revenus, faite pour obliger Sarkozy à dénoncer ce projet dangereux économiquement, et le faire à nouveau apparaître comme le président des riches ?
Mieux vaudrait moraliser en amont les excès, que faire fuir des capitaux qui rapportent des impôts.
Le plus drôle était quand même la réaction de L. Blanc et D. Douillet qui ont dit que cette taxation porterait tort au sport français. Outre qu'à ce niveau de rémunération, ce n'est plus vraiment du sport, j'ai appris que nos riches sportifs payaient leurs impôts en France.