Pessimiste toujours
L'automobile est au centre de l'actualité.
L'arrivée de nouveaux constructeurs coréens (et les chinois vont bientôt être présents en Europe) changent la donne.
Nos européens n'ont d'autre possibilité que de résister et conquérir les pays émergents.
Sans oublier qu'au Japon par exemple, il n'y a pas de moteurs diesel pour cause de pollution (il paraît que cela se sent nettement à Tokyo).
Notre mal français vient en partie de notre règlementation sociale et fiscale du travail, mais peut-être aussi au fait que les grands patrons de nos firmes automobiles (MM Besse, Calvet, Dreyfus, Lévy, Gohn ...) étaient ou sont des financiers (souvent issus de l'ENA et de l'inspection des finances) et non des professionnels de l'automobile.
Un article récent (du Nouvel Obs je crois), rappelait que le groupe Volkswagen était dirigé par des ingénieurs passionnés de l'automobile (à commencer par le petit-fils de F. Porsche) et qu'ils essayaient toutes les voitures concurrentes et veillaient à ce que celles qu'ils produisaient soient mieux faites.
A force de financiariser les directions des grandes sociétés, on perd en imagination car les gens de métier cèdent la place à des conseillers en com, en marketing ou en design. Et le produit est un compromis issu de batailles internes entre ces services. La Traction ou la DS 19 ne sortirait plus des chaînes car aucun financier n'en prendrait le risque. Chez Volkswagen, le risque a été pris de faire une marque haut de gamme (Audi) avec une technologie de pointe (4 x 4; turbo ...) . Il a fallu du temps, mais l'investissement s'avère payant.
C'est ce qui manque aux financiers : la vue à long terme car il leur faut des marges immédiates, quitte à sacrifier une partie de leur industrie.
Nous payons l'héritage des grands plans industriels d'après-guerre qui n'ont jamais été remis en cause par l'Etat et ceux qu'on appelle les grands serviteurs (hauts fonctionnaires issus des grandes écoles à la française) bien que la société ait changé.
S'ajoute un management syndical d'un autre âge qui freine l'adaptabilité.
Les pays émergents ont l'état d'esprit d'entreprise qui prévalait au XVIII ème en Europe. Nous l'avons perdu.
Et malheureusement encore plus en France qu'en Allemagne, ou même qu'en Italie ou en Espagne.