A quoi sert un élu ?
Un élu, comme le fait notre maire en matière de commerce et de développement économique, peut dire qu'il a "une vision claire de ce que nous pourrions améliorer" (cf le dernier Villers des Infos).
Et proposer une solution géniale à cette vision claire : "garder l'espoir de voir une nouvelle association de commerçants se former" (re-cf le dernier Villers des Infos).
Bravo, quel volontarisme !
Voyons : aménager le parking de l'avenue E. d'Hauterive et refaire la rue du Gal Leclerc.
Pour le parking de l'avenue E. d'Hauterive, il suffit de reprendre l'étude que nous avions préparée et qui se serait concrétisée si nous avions été élus.
Cinq de retard, ça se rattrape ...
Et évidemment, travailler avec la Chambre de commerce. J'espère seulement que ce travail ne s'était pas arrêté car il aurait dû être permanent. Nous avions des rendez-vous fréquent tout au long de notre mandat qui avait permis de concrétiser la réfection du centre ville, l'implantation du Leader Price à Pisseleux ...
En clair, notre maire compte sur les autres : commerçants et Chambre de commerce, à vous d'agir !
Voici maintenant comment un élu encore plus "débrouillard" et plus soucieux de faire avancer les choses peut provoquer les choses.
Je redonne la parole à mon ami Pompey, comme il y a 2 jours ( rubrique : Amusant mais vrai) :
Le héros de cette histoire est décédé depuis plus de 30 années , je pense donc pouvoir citer son nom.
Mon vieil ami Gabriel Lapeyrusse était un modeste paysan spécialisé dans la culture maraîchère.
Tous les samedis il tenait son petit stand au marché fermier, vendant ses "radis roses à bout blanc " (je cite cette appellation entre parenthèses car c'est ainsi, du moins en Gascogne, que l'on désigne les hommes politiques mi gauche –mi centre du parti "radical ")
Ancien résistant, l'avènement du Général De GAULLE au pouvoir l'avait successivement propulsé maire, conseiller général et enfin député ... ce qu'il méritait bien car il était un personnage hors du commun d'une très grande bonté et d'un tranquille bon sens qui faisait de lui un homme politique fort différent des autres .
Elu député, il me dit : - " Je ne me fais aucune illusion ! : J'ai été élu par erreur avec la marée gaulliste, mais serai battu au prochain tour ! ... Alors, je vais payer double ma cotisation retraite " (Il faut ici savoir qu'un député n'a droit à sa retraite que s'il a fait deux législatures, mais il peut y prétendre s'il paie double lors de la première : Il paraît que tous font ainsi par peur du lendemain)
Son grand projet, couronnement de sa carrière était le futur lycée dont le financement était assez improbable.
Or il voulait absolument sortir son projet de lycée et je lui dis , en plaisantant : "Il n'y a qu'une solution, un peu hasardeuse : Vous déclarez le vieux lycée dangereux, prenez un arrêté de péril et, avec ça, vous obtenez priorité au ministère !"
Je ne pensais pas qu'il me prit si vite au mot.
Mais le voilà qui appelle un ami forestier (les Landes sont tout près), lui emprunte quelques solides troncs de pin et les fait mettre en plein milieu des classes , étayant un plancher supposé dangereux, montant toute une "mise en scène" plus vraie que toute réalité.
Et le voilà qui convoque la presse, laquelle emboîte le pas en parlant du possible effondrement de l’ensemble avec force détails inventés pour la cause.
Articles de journaux et photos sous le bras, il est parti ainsi à Paris sans avoir aucun rendez-vous et, stupéfaction ! ... il en est revenu avec son financement !
Là aussi, tout était totalement bidon de A à Z comme pour Mx et sa conversation au téléphone !
Quelle était la clé de ce mystère d'audience sans rendez-vous ?
Simplement une vieille sacoche garnie de foie gras, magrets fumés saucisses de canard, jambon et autres spécialités dont quelques fioles d'armagnac, cadeaux distribués un peu au hasard, mais toujours avec quelques mots gentils avec son bon accent gascon, accolade et fraternelle tape sur l'épaule, aux gardiens et appariteurs.
C'est ainsi qu'il réussissait presque toujours à voir les ministres de son choix quand il voulait !
Je l'ai accompagné une fois dans ses expéditions ministérielles pour développer les arguments plus techniques dont il aurait pu avoir besoin et j'ai donc saucissonné avec lui au bistrot du coin.
Car il ne voulait pas du restaurant de l'Assemblée, jugé trop chic, ni d'ailleurs de la chambre à laquelle il avait droit.
Il logeait dans un petit hôtel une étoile où il avait ses habitudes (payant "en espèces" avec sa propre production de conserves)
Il déclarait d'ailleurs ne pas pouvoir s'asseoir au restaurant de l'assemblée, les sièges étant trop étroits pour son postérieur : ce qui était vrai !
Bon vivant et très simple, pas intellectuel pour deux sous, Gabriel Lapeyrusse, revanche ironique du destin,a, pour la postérité, l'avantage d'avoir son nom donné à la placette d'Agen qui sert de parvis à la bibliothèque du centre culturel.
J'espère qu'un édile, soucieux de donner à ce lieu le nom d'une célébrité littéraire, ne va pas la débaptiser un jour.
Et pour finir, ce que m'as envoyé un ami :