Retour vers le passé.

Deux anecdotes datant de la semaine dernière.

J'ai visité un magasin avec son logement à l'étage.
Le logement n'a pas été rénové depuis que son propriétaire, aujourd'hui très âgé l'a mis en location. Changement de locataire. Celui-ci s'émeut de l'absence de chauffage à l'étage et d'une salle d'eau rudimentaire.
C'est vrai que le logement ne correspond plus du tout aux normes et à ce que l'on attend aujourd'hui.
Mais le propriétaire a rappelé que lorsqu'il occupait ce bâtiment jusque dans les années 60, il ouvrait la "porte du bas" pour que la chaleur monte la nuit dans les chambres et faisait chauffer une bouillotte avant de se coucher. L'hiver, il cassait la glace sur la vitre de la fenêtre et se lavait "au lavabo" chaque jour (et encore ajoute t'il, avant le lavabo, c'était "à l'évier"). Avec une eau chauffée sur la cuisinière.

Un ami est venu rendre visite à ma mère. Cet octogénaire, toujours en pleine forme racontait (c'était pendant la guerre) qu'issu d'une famille nombreuse, il travaillait, alors qu'il était écolier, le jeudi et le samedi chez un menuisier qui fabriquait des clayettes pour gagner quelques sous. A 14 ans, à la fin de l'école, il est parti travailler à la CECA (à l'emplacement de la ZAC des Verriers) en faisant à pied à travers bois, avec 4 camarades, le trajet de 7 km environ de son village à l'usine. Ils partaient à 4h30.
3 mois après, ils achetaient un vélo car le directeur de l'usine leur avait octroyé un prêt.

Le progrès a servi à nous rendre la vie plus facile, plus confortable. Plus heureuse certainement.
Mais à entendre souvent se plaindre pour tout et n'importe quoi, à entendre que faire 100 mètres à pied sous la pluie provoque des maux quasi mortels, devrait nous faire réfléchir à ce que nous attendons du progrès.
Et de nous souvenir que ce sont nos parents qui, par leur vie difficile, leur travail et leurs efforts, nous ont permis d'accéder à cette exception française" faite de solidarité publique.  Ne tirons pas sur la corde.
Et ne gâchons pas, par nos égoïsmes et nos excès, cet héritage reçu de nos grands-parents et parents et que nous devons à nos enfants. 

 

Comments

[WeiWei]

Et le progrès n'est souvent que surenchère intellectuelle au mépris de l'éthique .

Une avidité confondue avec une amélioration , présentée en tant que telle de manière fallacieuse.

Un "toujours plus" n'a rien en commun avec un "toujours mieux".

Sous couvert d'obtenir et de procurer des avancées , l'Homme se mue en apprenti sorcier et créateur de besoins.



A-t-on véritablement besoin de ce qui est présenté comme progrès ?

[Debbie]

Si vous parlez d héritage vous allez heurter M. De Nemours qui va vous accuser capitalissisme aigu