Complexe social, c'est pas moi !

Un complexe social doit se construire avenue des Rossignols.
Destiné à accueillir des personnes "accidentées de la vie" pour les reconstruire (femmes ou hommes seuls, couples ou familles, sans ressources), ce centre sera géré par une association fort connue et très implantée régionalement, financée par des fonds publics pour cette mission.
Que n'a t'on entendu ? 140 délinquants, repaire de drogués, secte, et j'en passe.
C'est une constante, lorsqu'on ne sait pas : on craint le pire et l'inquiétude grandit, nourrie par la rumeur.
D'où une réaction normale de défense des riverains sous forme de pétition.
Certains ont suivi notre conseil : celui d'aller voir comment fonctionnait ce type de centre à Braine ou à Compiègne. Vous me croirez ou non, les riverains n'en connaissaient pas l'existence. C'est vous dire les nuisances et la délinquance que ces centres apportent !

Revenons sur cette inquiétude. Les riverains prennent connaissance du projet. Ils vont voir le maire qui leur dit : c'est une affaire privée, je ne suis pas au courant.
Effectivement c'est une affaire privée, mais il était parfaitement au courant (il a même assisté au concours d'architecte  - c'est notre cabinet d'architectes qui avait gagné - et demandé par la suite que le projet initialement prévu route de Paris soit déplacé ailleurs; et a accepté la proposition faite par la société constructrice de le faire sur le terrain avenue des Rossignols). Ce terrain de l'avenue des Rossignols, où la société constructrice envisageait initialement de réaliser un foyer-service pour personnes âgées.

Au lieu de faire une réunion avec les riverains et l'association qui va gérer ce centre, le maire s'est enferré dans son système du "c'est pas moi, c'est les autres" et a fini par faire un contre-tract (c'est assez drôle comme communication) .
Et d'envoyer les cotteréziens se renseigner auprès de l'association ou de notre cabinet d'architectes.
Pourrais-je respectueusement faire remarquer à Monsieur Pruski qu'il a été élu maire et qu'il se doit maintenant de savoir que les projets ayant obtenu un permis de construire sont consultables ... en mairie. C'est la loi.
Le cabinet d'architectes dont je suis un des actionnaires a un contrat non pas avec l'association qui va gérer le centre, mais avec la société constructrice (contrat passé alors que je n'étais plus maire, bien que rien ne l'aurait empêché à l'époque s'agissant d'une affaire privée).
Notre cabinet d'architectes a, par déontologie (je pourrais un jour expliquer ce terme si certains l'ignorent) et par contrat, un devoir de confidentialité vis à vis de ses clients. Oh il n'y a rien de bien secret puisque le projet est consultable en mairie, mais c'est ainsi.
C'est tout de même une bien curieuse façon pour un maire de mêler ainsi, pour je ne sais quelle raison obscure, des intervenants privés, sans même les avertir, à un débat qu'il a refusé d'avoir avec des riverains inquiets.
Ce que je puis assurer, c'est que ce centre n'apportera aucun trouble au voisinage. Les personnes accueillies sont très encadrées, désireuses de sortir d'une spirale qui les attire vers le fond. L'association a un grand savoir faire et n'est pas née de la dernière pluie. Je vous le répète : allez voir Braine, Compiègne ou même Pierrefonds.
Quant aux "inciviques" qui se regroupent au bout de l'avenue des Rossignols, j'espère qu'une présence plus forte de riverains dans cette rue les incitera à chercher d'autres lieux d'accueil.
Et puis le maire a prévu plus de présence policière ...

PS : le contre-tract de Monsieur Pruski ne m’a été remis ni à mon domicile, ni au cabinet d’architectes ; c’est un de mes honorables correspondants qui me l’a transmis. Bizarre façon de faire, non ?

Comments

[Audubon.]

Récemment,j'ai découvert qu'une association s'était crée pour (tenter de)lutter contre l'implantation de ce centre de réinsertion.
Ce que craignent les riverains de ce petit "Neuilly" cotterézien,c'est de voir leur univers protégé menacé par l'arrivée d'intrus qui ne pratiquent pas le golf ,le bridge et ne partent pas en vacances à l'ile Maurice tous les deux mois.
Pas très "classe" d'avouer à ses amis que sa demeure jouxte un centre social....