Désespérant

Désespérante l'écoute de la radio hier soir.
France Inter, Europe 1, RTL donnaient la parole à des économistes et à des syndicalistes pour recueillir leurs avis sur les propositions du gouvernement pour "sauver" le système des retraites.
Les économistes et journalistes spécialisés disaient tous la même chose.
La réforme n'en est pas une.
Les mesures proposées sont lointaines, basées sur des perspectives économiques utopiques (croissance de 1,6 %/an et taux de chômage de 5% à terme ...), et nient toute équité en n'abordant pas le principe des régimes spéciaux.
Certains rappelaient que nous reportions les problèmes sur nos enfants, et que la France restait un des derniers pays à ne pas prendre le taureau par les cornes pour ses retraites.
Côté syndical, le régime n'a pas besoin d'être modifié (sauf pour permettre de travailler un peu moins longtemps pour une bonne partie de la population et d'augmenter les salaires et les charges patronales); il suffit de passer la crise.
Crise que la France aurait mieux supportée grâce à son système social envié par tous (et un chômage qui a bondi - les chômeurs apprécieront)
Avec un tel esprit conservateur, à quoi bon se syndiquer ? 
Plus un petit couplet "lutte des classes" de la CGT dont un représentant parlant d'une des mesures proposée puis retirée qualifiait cela d'une reculade du gouvernement grâce à leur action.
C'est fou cette manie de tout ramener à une lutte, cette absence de raison et ce refus de la discussion constructive.
La lutte est-elle discussion ?
Et de ne pas reconnaître les effets de cette crise !
Tant est que ce soit une crise, c'est-à-dire un épisode limité dans le temps, et non un changement de société durable.

La droite a craint une grève monumentale, gauche est embarrassée car elle avait promis de supprimer les mesurettes de ses prédécesseurs et le retour de la retraite à 60 ans pour presque tous.
Étonnant que moins travailler soit le moteur revendicatif, mais ça fonctionne.
On peut quand même trouver plaisir à exécuter un ouvrage. De plus, le travail est le seul moyen d'enrichir collectivement la nation, mais bon ...

Un petit reportage télé  m'a aussi appris qu'entre une infirmière du public et une infirmière du privé, les salaires étaient plus bas dans le privé, l'âge de la retraite plus tardif et le montant de la retraite inférieur.
Le discours souvent entendus des primes non reprises pour le calcul de la retraite et du nombre d'années-références n'était pas de mise, seuls les chiffres réels étaient donnés.
Même métier, même carrière, retraite différente. 
Les régimes spéciaux, pour générer autant de  résistance au changement, doivent quand même apporter bien des avantages issus d'une époque de plein emploi et de fort développement économique.
Au détriment aujourd'hui du plus grand nombre, et de la totalité de nos enfants.

Ah s'il existait un syndicat des enfants !