Jean Lamiche - nostalgie

Nous étions nombreux hier à rendre un dernier hommage à Jean Lamiche, grande figure cotterézienne.
Les plus jeunes se souviennent qu'il avait présidé avec efficacité, et disons-le talent ,le tribunal de commerce de Soissons. Fin juriste il a formé des magistrats et été de toutes les discussions à la Chancellerie lors des projets de réforme de cette juridiction.
C'est lui aussi, en sa qualité d'adjoint qui avait organisé la plantation de l'arbre de la Liberté qui se trouve dans la cour de la perception. Nous en avions parlé dans le bulletin municipal.
C'est lui également qui a porté le projet du premier éclairage public à Villers après-guerre.

C'est tout de même extraordinaire de se remémorer à quelle vitesse le monde s'est transformé !
Au début des années 60, les logements étaient livrés sans chauffage (juste un conduit de cheminée), une partie de la France n'avait pas encore l'eau courante et l'électricité. Ne parlons pas du téléphone.
Le bitume sur les trottoirs (et même sur certaines rues ou route) était inconnu. L'assainissement collectif itou.
Le premier spoutnik partait fin 57, Gagarine connaissait les joies de l'apesanteur en 61 et l'homme marchait sur la lune au cours de l'été 69.
Que de chemin parcouru depuis.
N'oublions pas que cette amélioration sans précédent de notre confort collectif s'est faite grâce à la croissance économique, mais aussi par l'impôt que paye chacun. Aujourd'hui, la croissance s'est ralentie, le confort continue à augmenter (nous sommes "dedans" donc nous le voyons pas) et le coût de la sécurité ne cesse de croître.
Le désir collectif d'effort diminue plus qu'il n'augmente rejetant sur les collectivités ou l'état-providence la charge financière.
Oh ! Un exemple tout petit : avant (c'était encore cela dans les années 70), chacun désherbait ou nettoyait son trottoir; peu le font maintenant, car des agents municipaux sont là, et dans les immeubles collectifs, chaque occupant nettoyait à tour de rôle la cage d'escalier : terminé cela.
Soyons en conscient cela à un coût : impôts, charges ...
Comme quoi ce n'est pas parce qu'on paye des impôts qu'on peut tout avoir, ou du moins avoir tout ce que l'on souhaite ... car l'impôt, c'est nous qui le payons. La publicité nous fait croire à la gratuité depuis l'invention du cadeau Bonux ou du 2 paires pour le prix d'une, mais qui peut y croire.
Sans compter cette personne qui disait à son voisin qui lui reprochait d'être très bruyante : je paye mon loyer, je peux faire ce que je veux.
Hélas ou heureusement (chacun jugera), payer ne donne pas tous les droits, seulement le droit d'usage encadré par des règles de vie en collectivité.
Excusez-moi Jean pour cette longue digression, mais je me suis souvenu de cette époque que vous avez traversé et marqué de votre énergie, de votre générosité et de votre volonté chrétienne de servir et d'être utile à l'autre.