Culture : ça grince !

Les métiers du patrimoine est le thème retenu pour les journées du patrimoine des 15 et 16 Septembre.
Le spectacle vivant, chéri par le précédent ministre de la culture est bien un métier du patrimoine. Mais il est en plein désarroi. Le délégué national du Syndeac, le grand syndicat du spectacle vivant subventionné, Jean-Claude Wallach a démissionné en juin suite à une pétition recueillant 67 signatures sur les 250 membres. Et son président Francis Peduzzi directeur de Le Channel à Calais risque d'être menacé lors de l'AG  fin septembre.
Le crime (ou l'imprudence plutôt) de Jean-Claude Wallach ? D'avoir publié en 2006 "La culture, pour qui ?" (éd. de l'Attribut) où il retrace ce qu'il considère comme un malentendu : être passé en l'espace de quatre décennies de la culture pour tous à une politique de financement des artistes au détriment de leur public. Comme toujours en matière culturelle, le ton est acerbe et Jean-Claude Wallach dénonce "les barons qui négocient leur avenir ... Quand le vieux meurt et que le neuf hésite à naître" Un soupçon de politique pimente le tout à en croire Jacques Blanc directeur de Le Quartz à Brest qui dénonce "avec une droite qui n'a encore rien dit sur la culture, et une gauche qui s'effondre, on a peur de se retrouver seuls"
C'est pourquoi modestement à Villers, nous essayons de faire une programmation culturelle ouverte en direction du public. Ce qui explique pourquoi j'ai tenu par exemple à ce que le jazz se joue dans la rue en juillet, que la musique "accompagne" le Tour de France ou que les animations autour des journées du patrimoine ne soient pas limitées au seul musée.
Oui, la culture doit aller "chercher le public" car c'est le langage universel et c'est le ciment entre les hommes. Quelles sont les traces passées dont on se souvient ? Qu'est-ce qui caractérise les civilisations ? La culture.
Que ce soit au travers de la peinture, de l'écriture, du théâtre, de l'architecture, de l'artisanat.
Mais il est vrai que nous devons nous retrouver dans notre culture contemporaine, et bien comprendre que toute création artistique n'est pas forcément appelée à marquer son temps. D'où la nécessité de ne pas oublier le public, ce que rappelle Jean-Claude Wallach.

Comments

[J.C. Wallach]

Merci Monsieur le Maire pour ces quelques mots. Oui cela grince dans la culture, mais pas seulement dans la culture... Plus globalement, c'est le devenir de nos services publics qui est en cause, c'est la capacité de notre société à être un "espace de redistribution". Je cite là Pierre Rosanvallon intervenant au cours du festival d'Avignon 2007 et qui rappelait qu'une démocratie, c'est précisément un espace de redistribution...
Bien à vous,
Jean-Claude Wallach