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Le blog de Renaud BELLIERE
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22 février 2010

Les élections rendent elles fou ?

J'ai entendu un élu du Languedoc-Roussillon déclarer que la gestion du président sortant était catastrophique. Personnellement je n'en sais rien; je ne sais qu'une chose, c'est qu'il ne met pas sa région en valeur si elle lui ressemble.
Cet élu disait que le Languedoc-Roussillon était la dernière région en tout : chômage, pauvreté ...
J'étais content, je croyais avoir entendu dire que c'était la Picardie.
J'ai regardé 2 indices : l'évolution du PIB régional et l'évolution du chômage. Le Languedoc Roussillon s'en sort mieux que la Picardie. Mais la Picardie n'est cependant pas dernière. Sur ces 2 critères, 3 régions ont des difficultés : la Picardie effectivement, mais aussi la Lorraine et la Champagne-Ardenne, sorte de croissant au nord de la France.
Le PIB de la Picardie a cependant bien progressé.
Alors pourquoi toujours dénigrer sa région lors des élections ? Pourquoi toujours casser ou nier une dynamique qui ne demande qu'à partir ? Pourquoi toujours regarder le verre à moitié vide et pas le verre à moitié plein ?
Pourquoi cet élu du Languedoc-Roussillon (et d'autres région - la Picardie n'y échappant pas) ment-il à ses concitoyens et les décourage t'il ? Pourquoi les fait-il passer pour des citoyens sans ambition ?
Pourquoi de façon générale les élus en campagne électorale rejettent-ils la faute sur l'autre ? Pourquoi les régions accusent-elles l'Etat de tous leurs maux, et l'Etat les collectivités d'incompétence budgétaire ?
Cela a été pendant des années le leitmotiv du Front national. En caricaturant c'était devenu "tous pourris".
A force de ne pas avoir toujours le courage de prendre des décisions courageuses, à force de ne pas faire face à leurs responsabilités à long terme, à force de gérer en voulant plaire à tout prix (c'est d'ailleurs le danger des sondages), les élus des partis démocratiques se décrédibilisent, et c'est triste à dire, finissent par se rapprocher de l'image que la démogagie frontiste voulait donner d'eux.
Alors, disons-le, la Picardie avance, avec ses difficultés, mais elle avance; et elle avancera mieux si ses habitants croient en eux. C'est aux élus de montrer aux picards leur richesse, leur potentiel, plutôt que pointer sans cesse et sans cesse leur faiblesse. Connaître ces faiblesses, c'est bien si c'est pour les dépasser. La campagne électorale devrait permettre d'expliquer comment sera dépensé l'argent public. Car finalement, c'est là le seul outil des élus, en plus de leur pugnacité à vouloir faire "sortir" des projets.
Gratuité des trains pour tous : d'accord : quel coût ? Le budget est-il pris sur un impôt nouveau ou est-il pris à une autre action ? Comment résoudra t'on l'engorgement gare du Nord s'il y a plus de picards à acheminer à Paris ?
Agriculture biologique généralisée : d'accord : comment nourrit-on tout le monde avec moins de rendement et des maladies plus fréquentes (il y aurait eu famine l'an passé s'il n'y avait eu que des pommes de terre bio) ?
Ferroutage : d'accord : quel coût ? Quels délais ? Il faut renforcer des voies. Ce n'est pas de la compétence de la région et c'est RFF qui fait. Et les délais en matière d'équipement ferroviaire sont toujours très très longs.
Alors expliquons à nos concitoyens toutes les difficultés, les enjeux, les nécessaires arbitrages pour qu'ils puissent être vraiment acteurs de leur développement, et comprendre que tout ne pas être fait d'un coup, que tout n'est pas blanc ou noir.

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