Architectes en ville
Une circulaire interministérielle du 6 septembre recommande à la police d'intervenir dans les choix d'aménagements urbains et architecturaux (en zones sensibles).
Par exemple, supprimer les auvents et protections contre la pluie ou ler soleil pour éviter les rassemblements, renoncer aux terrasses qui sont d'excellentes plateformes pour jeter pierres et autres objets vers le sol (et la police, les pompiers ou les médecins).
Un mauvais esprit propose de supprimer les parkings pour éviter les incendies de voitures et les escaliers, lieux privilégiés de trafic.
Il est vrai que depuis une trentaine d'années depuis la fin des "barres", l'urbanisme et l'architecture favorisait les lieux de rencontre et de convivialité.
Il est vrai qu'à force de frilosité politique, on a laissé se développer des zones de violence.
Il est vrai que les policiers, pas assez nombreux ni assez soutenus pour reprendre en main des quartiers devenus à risques, sont victimes d'agression par des bandes.
Mais est-ce qu'il faut pour cela réaliser une architecture de guerre ?
Haussmann avait créé de larges avenues pour permettre à l'armée d'intervenir vite sans être piégée dans un dédale de petites rues.
J'espère que la bonne intelligence l'emportera, et que police et architectes sauront dialoguer sans radicalisme, sans pénaliser les habitants majoritairement calmes et respectueux des lois.
P.S. pour les toits-terrasses : les organismes chargés de la sécurité des travailleurs demandent que l'on favorise les terrasses (avec garde-corps) moins dangereuses que les toitures inclinées. Il faut choisir entre chute d'homme ou chute de cailloux ... Pour les abris, les associations s'occupant des personnes handicapées ou âgées souhaitent des aires de repos, couvertes si possible. Il faut choisir entre nos aînés et nos troublions.
Difficile l'architecture en cette drôle d'époque.