Démagogie et compassion

Il est surprenant lorsqu'on prend du recul de constater à quel point la démagogie alliée à la compassion peut conduire à de surprenantes réactions.
Etonnant ce mélange car la compassion est un "bon" sentiment alors que la "démagogie" est une mauvaise pratique.
Prenons la réforme des retraites : sujet abordé il y a des dizaines d'années et jamais mise en oeuvre ou avortée. Un gouvernement s'y attelle et annonce que cette fois il doit aller au bout.
On peut penser à un consensus. On sent les syndicats convaincus qu'il faut faire quelque chose.
Ils font leur boulot "à la française" c'est à dire en faisant une grève préventive et en prenant appui sur les exceptions qui mérite d'être traitées. Rien à dire.
Le parti socialiste commence à s'opposer, normal, mais à la marge, Mme Aubry acceptant dès le début le report à 62 ans. Puis son opposition se gauchise, et c'est parti.
Il n'y a plus qu'un discours : injustice, pénibilité accompagné du "les riches paieront".
Plus personne ne comprend les mesures proposées qui sont des mesures techniques. Le PS ne voulant surtout pas que l'on en parle.
Les syndicats sont dépassés par leur base et maintenant par les étudiants. Une majorité de français sont favorables à ce grand bazar social (encore qu'ils fassent le plein de carburant avec des jerricans : on peut approuver les grèves mais jusqu'à un certain point).
Et quelle information relaie les médias ? Le nombre de manifestants : plus, moins ?
De quoi parlent les syndicats et le P.S. ? La grève : plus suivie, moins suivie ?
De quoi parlent les manifestants ? Que le gouvernement arrête tout.
De la réalité du régime de retraite, de la façon dont on pourra payer les pensions : c'est totalement oublié. Plus personne n'en parle.
J'entendais hier une émission non politique à la radio : les commentateurs s'embrouillaient avouant n'y rien comprendre, mais étant d'accord que cette réforme devait être retirée. 
On nage dans la compassion.
Oui c'est vrai, 2 années de travail en plus c'est beaucoup quand on exerce un boulot que l'on n'aime pas ou qui est pénible. La discussion doit porter là-dessus, et sur la dose de capitalisation qui pourrait être une solution complémentaire.
Dans tout ce tohu-bohu, M. Strauss Kahn vient de déclarer que le passage à 62 ans était nécessaire. L'information est passée assez inaperçue.
Quant à faire payer les riches, la réforme fiscale (elle aussi nécessaire) est déjà torpillée par le PS avant même qu'une proposition ait été faite.
Quitte à être iconoclaste, je dirais qu'un riche paye 50 % d'impôts sur ses revenus et son patrimoine (enfin ceux qui sont restés en France). Divisez sa fortune : ceux qui en récolteront des morceaux paieront 20, 30 % d'impôts. Le pays aura perdu 20 ou 30 % de revenus. Pour compenser, il augmentera les tranches et tout le monde se sera appauvri.
C'est tout à fait le genre de choses que les politiques n'osent pas dire.

Démagogie, tu verrouilles notre société.
A tel point que personne n'ose mettre en place la TVA sociale qui permettrait de faire payer nos régimes sociaux par les produits (y compris ceux fabriqués dans des pays sans protection sociale) et ferait baisser notre coût du travail sans faire  diminuer les salaires. Une des raisons avancées étant que les prix augmenteraient et que la consommation baisserait.
Vrai et faux, mais cette TVA pourrait se mettre en place progressivement.
Il est vrai que les grandes surfaces sont vent-debout contre cela, préférant importer à bas coût pour revendre avec de profitables marges.

Comments

[lapin]

Un gréviste explique a la télévision que son action de bloquer tel ou tel endroit est pour faire prendre conscience aux gens la réforme de la retraite , parce que lui est contre !!! Ma conscience m'appartient et ma conscience en accord avec moi même est que j'ai envie de travailler , merci de respecter la respecter .