MoDem
Vous êtes nombreux à savoir que j'étais militant au MoDem. J'en ai même été président départemental.
Je ne me suis pas représenté en 2011, et n'ai pas repris ma "carte".
Ce mouvement, incarné par François Bayrou avait l'avantage de permettre à des femmes et des hommes d'échanger autour d'un projet commun, tout en conservant des "sensibilités" personnelles de gauche ou de droite.
Ce centre, souvent décrié, pouvait être une excellente plate-forme de tolérance et d'ouverture d'esprit.
Je continue à apprécier François Bayrou qui a toujours eu des positions étayées, réfléchies et nourries de sa grande culture.
La campagne qui s'achève a démontré qu'il fallait plus de pugnacité et vraisemblablement moins de tolérance pour émerger et rallier les suffrages. Dommage, certainement.
Pour en revenir à mon (dés)engagement, j'avais pris ma décision après les européennes où la candidate Corinne Lepage a été élue sur une liste MoDem tout en torpillant le mouvement de l'intérieur, et en essayant de le rapprocher de la gauche dite modérée (à l'époque personnifiée par M. Strauss Kahn - mais peut-être ne l'avait-elle pas rencontré en tête-à-tête ?).
A quoi bon avoir l'ambition d'être supplétif, sauf à envisager d'être ministre ?
A quoi bon vouloir s'engager à nouveau dans le bi-partisme si l'on s'est fédéré autour de l'idée que ce n'est pas une bonne réponse politique ?
Cela n'a pas porté bonheur à Corinne Lepage. Elle n'a pas pu recueillir les 500 signatures pour être candidate aux présidentielles et ne retrouvera vraisemblablement plus son siège de députée aux prochaines élections européennes qui sont basées sur des scrutins de listes.
Lorsque je présidais le Modem de l'Aisne, je sentais ce difficile équilibre basé sur la seule raison de chacun des membres, et non sur la passion d'en découdre avec l'autre. C'est la force mais aussi la grande faiblesse de ce mouvement, car la raison seule ne suffit pas, il faut, pour être entendu, de la passion, du clivage. C'est plus facile, plus lisible.
Si je n'avais pris cette décision après les européennes, je l'aurais vraisemblablement prise aujourd'hui, non pas parce que François Bayrou a dit qu'il votait pour François Hollande à titre personnel, ce qui du domaine de sa liberté individuelle, mais parce qu'en tant que dirigeant d'un parti, il en a rompu la neutralité ou plus exactement l'indépendance, affaiblissant ou détruisant la spécificité de ce mouvement.
J'ai eu des difficultés à comprendre qu'après avoir fort critiqué les options économiques proposées par François Hollande (ce qui est quand même un axe essentiel pour la réussite du mandat à venir), François Bayrou opte pour cette politique. De quoi troubler le quidam que je suis.
Mon choix est dorénavant fait et confirmé : mon parti, c'est Villers !