Budget : mode d'emploi
Lors du dernier conseil municipal, nous avons relevé que le fonds de roulement était particulièrement élevé, dépassant le budget d'investissement.
Le fonds de roulement est l'argent qui dort dans les caisses de la ville.
2, 3 mois de réserve sont en pratique un maximum à ne pas dépasser pour un bon gestionnaire, car au-delà, c'est qu'on a trop "tiré" d'impôt.
Je vous ai déjà raconté qu'en tout début de mandat, M. Poirier nous avait reproché d'avoir trop de fonds de roulement (cela représentait à l'époque 4 mois de réserve, mais il restait des factures à solder). Aujoud'hui, nous dépassons l'année ...
A ces remarques, l'adjoint aux finances a expliqué que des dépenses allaient être faites (cantine pour maternelles, extension de la halte-garderie, réfection du centre-ville si l'assurance remboursait mal). Bien qu'aucun chiffrage précis n'ait été donné, les bribes de chiffres égrenés par l'adjoint donnent un total proche du fonds de roulement actuel.
Mais c'est oublier que ces dépenses vont s'étaler sur 3/4 années budgétaires (c'est-à-dire grosso modo par an l'équivalent de 30 à 50 % du fonds de roulement actuel)
La bonne gestion voudrait que l'on baisse les impôts. Le maire a dit que ça ne se faisait pas, que ça ne s'était jamais fait et que telle était donc sa politique.
Rien d'étonnant de la part d'un maire qui défend SA ligne politique. Nous ne sommes pas d'accord avec lui, mais c'est son droit.
J'ai été beaucoup plus étonné lorsque interrogé par un correspondant de presse, celui-ci m'a répété les arguments du maire pour que je les commente (je lui ai donc expliqué ce que je viens d'écrire), puis qu'il ait voulu me convaincre avec insistance que le maire avait raison car une recherche internet lui aurait prouvé qu'aucune ville ne baissait les impôts, et que la ville envisageait des dépenses.
J'avoue être tombé de haut car le raisonnement est doublement faux :
1 - ça n'est pas, parce que l'habitude est de ne pas baisser l'impôt, qu'il faut en rejeter l'idée. Je peux comprendre qu'on ne baisse pas l'impôt en période faste pour équiper de plus en plus une ville, et qu'en période de "petite crise", on s'en serve pour relancer l'économie. Mais en période de "forte crise", on peut avoir un autre raisonnement.
2 - l'impôt sert à couvrir les dépenses. En période faste, on ajuste les dépenses à l'impôt. En période de crise, on pourrait intelligemment ajuster l'impôt aux dépenses strictement nécessaires (et aux capacités financières d'une population qui va déjà être fortement taxée par l'Etat)
Mais ce raisonnement facile qui est de dire qu'on ne baisse pas l'impôt et qu'on dépense ce qu'on a, ne pourra tenir que tant que le contribuable pourra être ponctionné.
C'est d'ailleurs ce que fait notre actuel gouvernement qui, ayant augmenté l'impôt, relance les dépenses (retraites, rythmes scolaires, enseignants ...). Notre maire est de la même veine.
En tous cas, chères cotteréziennes et chers cotteréziens, nous avons actuellement payé un an de budget d'investissement pour rien, car le maire l'a dit : l'impôt ne baissera pas. Il augmentera d'ailleurs de 1,8 % en 2013 alors que les dépenses prévues sont déjà grandement financées par le fonds de roulement. Décidément, la mécanique des finances locales a beaucoup de mal à être comprise.
Mais si vous aimez cette politique, ne boudez pas votre plaisir lors des prochaines élections.