Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de Renaud BELLIERE
Le blog de Renaud BELLIERE
Archives
13 mai 2009

Europe

J'entendais ce matin une chronique radiophonique sur la sortie de crise.
Le prix du brut repart à la hausse : redémarrage de l'économie en vue, se demandait le journaliste.
Mais que veulent les acteurs financiers : que 09 soit la réplique de 29, et que ça reparte de plus belle ?
Billevesée. Ou pensée unique comme l'a dit Jacques Chirac il y a un temps ? Si ça repart sans changement, ce sera court et la chute sera définitive car le système n'aura même plus la ressource de l'argent public. Car c'est quand même le citoyen qui paye les idioties de bon nombre de "grands capitaines de l'industrie". Et le citoyen qui paye l'impôt a de moins en moins de ressource.
Même là, il y a bluff et erreur de langage. Ces "capitaines" ne dirigent plus des industries, mais des machines à profit et les sub-primes ont vraiment été l'outil fatal : travailler plus pour gagner plus, pas sûr, mais dépecer plus pour gagner plus, ça oui.
Quand je pense, pour rester franco-français, que Bernard Tapie est à nouveau adulé : achètera t'il Club Med ou un club de foot ?
Nos spéculateurs ne s'y trompent pas, c'est un orfèvre en dépeçage d'industrie et un truqueur de matches. Peu importe le profit est attendu et le cours de l'action remonte.
C'est cela notre vision du monde ?

Vous y croyez, vous, à ce système où l'on peut dégager 10, 15 % de profit alors que l'économie réelle progresse en moyenne les bonnes années de 5 %.

Un système totalement virtuel que Corinne Lepage dit vicié par 2 défauts majeurs : l'immédiateté (on veut tout tout de suite, surtout en matière de profit) et l'absence de limites (on croit tout possible).
Ces 2 défauts sont d'ailleurs le propre de notre société actuelle au travers nos comportements sociaux et pas seulement économiques.
Heureusement des voix se font entendre, jusqu'au sénateur-maire de Compiègne pourtant hyper-libéral : l'avenir appartient à un nouveau type de fonctionnement dont le pivot est la recherche. La recherche de technologie" propre". Beau mea-culpa de la majorité actuelle.
Retenez qu'environ 10 % des sommes mondiales affectées à la relance sont mobilisées par la Corée (environ 45 milliards d'euros) et que 75 % de ces sommes iront à l'industrie "propre". La Corée est un leader de l'électronique, de l'industrie automobile.
Quand on sait qu'à côté la Chine mobilise 200 milliards d'euros et qu'elle est en passe de sortir la première voiture routière électrique (environ 5/6.000 €) et qu'elle développe à tout va des matériels "écolos", on peut craindre le pire avec nos lobbies automobiles et pétroliers qui veulent que rien ne change.
Injecter de l'argent dans ces filiales pour "accompagner" le personnel concerné est nécessaire (c'est un devoir de solidarité), mais aider des entreprises que l'on sait en déclin avec leur technologie actuelle sans les obliger (autrement que par un discours vide sur l'énergie électrique) à investir dans leur transformation industrielle est une dépense inutile.
Le vrai pivot appartient cependant au citoyen qui est le seul vrai contre-pouvoir à ce mondialisme qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez et brûle les ressources alimentaires et énergétiques mondiales (on consomme chaque année 130 % des ressources renouvelables).
Les élections européennes sont un pas vers des règles nouvelles.
De grâce, oubliez la complexité apparente du fonctionnement et surtout les querelles franco-françaises et votez pour des candidats qui réfléchissent à long terme et certainement pas pour des candidats dont le seul but est de remporter sans autre intention une victoire pour leur parti.
Renforçons le poids de l'Europe, n'hésitons pas à demander une éco-taxe européenne régulatrice du commerce mondial et faisons d'abord (pour que ça fonctionne) une unification des systèmes fiscaux pour éviter le dumping intérieur.
L'Europe n'est pas figée.
Le non du référendum a retardé ces mesures (et oui Monsieur Fabius avait menti en affirmant le contraire).
Aujourd'hui il faut des députés qui veulent s'occuper des vrais problèmes, des citoyens, et pas du vin rosé, faute d'avoir autre chose à faire.
Je vous dirai deux mots sur Total, afin que l'on comprenne bien ce qu'est une statégie industrielle de l'immédiateté et de l'absence de limites. Et d'un lobby bien introduit auprès des dirigeants. Preuve que le politique n'est certainement pas fait pour faire de l'économie, mais pour en fixer les règles.
Quoiqu'en dise la gauche caricaturale, le libéralisme n'est pas le capitalisme débridé, mais l'économie régulée (c'est à dire avec des règles).
Et ça ce n'est pas l'Allemagne seule, la France seule qui peuvent y changer quoique ce soit, c'est l'Europe. L'Europe politique.
Avec des élus décidés à fixer des règles de fonctionnement économique et protectrices de l'environnement et pas à protéger ces grands capitaines de l'industrie au motif qu'ils font tourner l'économie mondiale.
Laquelle vraie économie, celle de la production, est déjà pratiquement partie de France et d'Europe.

Publicité
Commentaires
Le blog de Renaud BELLIERE
Publicité
Derniers commentaires
Newsletter
Publicité